Les dimensions individuelles et structurelles recouvrent notamment les problèmes de santé physique et mentale, les dépendances, les tensions familiales, le manque de compétences recherchées sur le marché de l’emploi, les difficultés d’accès au logement ainsi que les politiques d’exclusion et de stigmatisation. Ces résultats font échos aux contextes personnels et sociaux des personnes judiciarisées, plus largement aux causes structurelles et systémiques ordinairement associées à la criminalité (économique, sociales, sanitaires, éducatives, etc.). Ils soulignent l’importance de garantir des conditions de vie de base pour permettre au changement de se réaliser. 

En parallèle aux difficultés susmentionnées, les personnes judiciarisées témoignent de difficultés en lien avec les démarches bureaucratiques ainsi que la complexité du fonctionnement des institutions auxquelles elles sont confrontées. Les obstacles administratifs concernent par exemple les démarches complexes auprès des assurances sociales et de l’assurance maladie, la gestion de la situation fiscale, ainsi que les procédures en lien avec les poursuites. De nombreuses personnes déplorent d’importantes complications du fait de leur incarcération qui mène fréquemment à la suspension ou au report des démarches administratives en cours. En plus de cela s’ajoutent les obstacles d’ordre institutionnels. Ceux-ci se réfèrent aux difficultés des institutions à remplir leurs objectifs en raison notamment du manque de ressources (en termes de place, de temps, de personnel) ou du manque de communication. Ceci peut se traduire par exemple par un manque de soutien durant la détention ou un défaut d’anticipation et de préparation à la libération.