Au niveau individuel, les personnes désistantes manifestent un sentiment d’avoir la capacité d’agir et influencer leur parcours de vie (sense of agency). Réussir à maintenir leur motivation, leur espoir et leur optimisme en un avenir plus serein malgré les obstacles rencontrés est également déterminant. Ces caractéristiques jouent un rôle majeur dans la constitution d’une nouvelle identité positive et en accord avec les normes pénales en vigueur.  

Au niveau relationnel, le développement de relations sociales de qualité et le désir de générativité, c’est-à-dire le souhait de contribuer à la société et de s’investir pour elle, en particulier pour les générations futures, sont également des moteurs de changement importants. Ces initiatives génératives participent à soulager les sentiments de honte et de culpabilité, apportent du sens à la vie et reflètent l’adoption de rôles conformes aux normes sociales et pénales. Elles ne sont toutefois bénéfiques que si elles sont accueillies et reconnues par la société qui accorde à nouveau sa confiance. Pour cette raison, le développement du capital social est essentiel. Le capital social comprend l’ensemble des relations et des ressources qui découlent de multiples réseaux sociaux comme la famille, les ami·e·s, le voisinage, le travail ou les communautés d’attache. L’existence de relations de qualité avec des personnes prosociales est une source de motivation au changement et d’aspiration à un mode de vie estimé et respectueux de la loi.

Au niveau sociétal, la recherche sur la désistance souligne l’importance de la reconnaissance et de la valorisation par la société des efforts et des progrès effectués par les personnes judiciarisées. La personne désistante et la société doivent à nouveau s’accorder leur confiance mutuelle. D’ailleurs, il apparaît que les effets de la reconnaissance du changement sont d’autant plus forts si celle-ci est attestée par les autorités pénales qui ont initialement sanctionné la personne.