La prévalence des maladies psychiatriques est nettement plus élevée chez les personnes détenues que parmi la population générale. Le suicide est la première cause de mortalité en détention, l’incarcération étant un facteur de risque de suicidalité. Faire face à une tentative ou à un suicide abouti est extrêmement éprouvant pour les institutions de privation de liberté et pour toutes les personnes concernées. Pour la période 2024-2025, le CSCSP prévoit de faire de la santé psychique un thème prioritaire du domaine de la santé. Le travail se placera du point de vue de plusieurs professions et s’appuiera sur des spécialistes issu·e·s de la pratique. À partir de l’exemple de la gestion du suicide et de la suicidalité, il mettra en lumière les phases de prévention et d’intervention ainsi que la chaîne de soins continue (dans le cadre de la gestion de la transition), puis analysera en quoi des modifications sont nécessaires dans les documents de formation du CSCSP. Au-delà du niveau des professionnel·le·s et des institutions, il s’agira également d’examiner quelle contribution les personnes détenues pourraient elles-mêmes apporter à la prévention du suicide à un niveau individuel. Le domaine Analyse et développement de la pratique lancera le projet en 2024 en collaboration directe avec le domaine Formation du CSCSP.   

Dans le droit fil de l’analyse publiée en janvier 2023 sur les interdictions d’exercer une activité, l’interdiction de contact et l’interdiction géographique (interdictions dites « ACG »), le CSCSP organise un échange entre spécialistes d’une journée entière le 14 juin 2024 à Berne. L’objectif est d’assurer le transfert des savoirs acquis vers la pratique, de donner la parole à des expert·e·s ainsi que d’analyser, de discuter et d’indiquer les marches à suivre et les défis rencontrés.

Ce sont en particulier les évolutions récentes du domaine des interdictions ACG qui intéressent la pratique. Les décisions judiciaires concernant le prononcé et l’exécution de ces interdictions ou les questions spécifiques y étant liées revêtent une grande importance pour le développement de bonnes pratiques, tout en posant un cadre pour les autorités. Afin de fournir une vue d’ensemble de ces évolutions, au cours de l’année 2024, le CSCSP prévoit de publier sur son site web les décisions des tribunaux cantonaux et les jugements du Tribunal fédéral pertinents sur la question. 

Le CSCSP prévoit de publier un nouveau manuel : un guide destiné aux personnes assumant un rôle de management dans un établissement suisse de détention. Ce document éclaire les principaux sujets liés à l’organisation de l’exécution des privations de liberté au quotidien, ainsi que les tâches concrètes y étant associées. Issu d’une étroite collaboration avec des spécialistes de la pratique, il expose les défis, les différentes approches et les bonnes pratiques en la matière. 

Ce dossier thématique avait pour objectif de vulgariser l’un des champs de recherche de la criminologie occidentale les plus en vogue actuellement : la désistance. Cette approche caractérise les processus d’abandon de comportements délinquants. En Suisse également, elle a fait de plus en plus parler d’elle, notamment par le biais du projet pilote Objectif Désistance initié par les cantons latins en 2019.

Dans le cadre de ce dossier, nous sommes parti·e·s à la rencontre de trois personnes pour comprendre cette thématique selon les perspectives académique, pratique et biographique. Nous y abordons différentes questions entourant les sorties de délinquance à la lumière de leurs témoignages ainsi que des connaissances académiques récentes. Nous avons traité de la définition de la désistance, des moteurs et des obstacles à ces processus, des implications pratiques, et de la place de cette approche en Suisse et dans notre domaine, celui de l’exécution des sanctions pénales. Le dossier thématique sera publié sur le site web du CSCSP en 2024.