L’année 2020 a été placée sous le signe du Covid 19. Un virus qui a non seulement bouleversé l’en­semble des cours, mais également provoqué des changements radicaux dans le même temps.
Au printemps de l’année dernière, le CSCSP a lui aussi été dépassé par cette nouvelle réalité. La vie publique s’est retrouvée en grande partie paralysée en raison de l’augmentation du risque d’infection. De même, les diverses mesures de formation et de formation continue en présentiel ont dû s’inter­rompre. Les différents départements ont donc cherché des solutions alternatives de type numérique afin de maintenir peu ou prou l’offre prévue.

Dans l’ensemble, le domaine Formations est parvenu à continuer de fournir ses principaux services, déployant pour cela de grands efforts. Ce maintien a nécessité un important renforcement des compétences pour la planification des offres d’apprentissage en ligne. Pendant le premier confinement du printemps 2020, l’apprentissage en ligne a été un nouveau défi à relever pour les chargé·e·s de cours et les participant·e·s. Les compétences ainsi acquises leur ont été très précieuses lors de la deuxième vague, en automne.

Il s’est depuis lors avéré, pour les collaboratrices et collaborateurs du CSCSP comme pour les partici­pant·e·s, que l’apprentissage en ligne ne doit pas seulement être un fardeau, mais qu’il est surtout synonyme de nouvelles possibilités pour la formation. Le CSCSP évolue dans le sens de ce que l’on appelle le new learning. Cette notion implique pour l’avenir d’organiser le paysage de la formation à l’aide de nouveaux formats et de nouveaux vecteurs de communication.

De bons résultats concernant la formation de base interviennent malgré la situation sanitaire liée à la COVID. En effet, les participant∙e∙s des trois volées ont dû composer notamment avec des rattrapages de cours, des cours à distance et des travaux à effectuer seul∙e∙s, ce qui a généré une plus grande demande de soutien.

Afin de garantir une bonne qualité de la préparation des participant∙e∙s à l’examen professionnel fédéral, divers outils didactiques (Quizz-App, capsules vidéo, tableaux récapitulatifs, etc.) ont été mis en place pour parer à cette situation exceptionnelle. Ces outils seront réutilisables en temps « normal » ce qui est une vraie plus-value. 

Parallèlement, le département Formation de base s’est également concentré sur la stratégie 2021-2024 ainsi que sur ses propres objectifs, qui sont liés notamment avec l’évaluation du premier examen professionnel.

Au début de l’année 2020, les participant·e·s ont suivi une introduction à l’intervision. Pendant toute l’année, ils et elles ont profité en petits groupes de sessions de conseil prodigués par des collègues, lesquelles ont également eu lieu en ligne.

Entre mars et mai, le programme prévu a dû être adapté en raison du Covid, et pour la première fois, participant·e·s et chargé·e·s de cours ont dû se réunir sous forme virtuelle. De plus, sur le plan du contenu, le sujet « Covid en exécution des sanctions pénales » a été abordé, et, dans le cadre de la preuve de compétence, des réflexions ont été menées sur la gestion de crise déployée pour y répondre.

Point positif : les blocs du module « Sécurité » axés sur la pratique ont été rattrapés par la suite, ce qui a permis aux participant·e·s de bénéficier d’un aperçu intéressant des Établissements de la plaine de l’Orbe et de l’établissement de Pöschwies.            

Peu avant la fin de l’année, les deux cursus ont pu se terminer – en ligne – dans les délais prévus.
Au cours du dernier jour de formation, en présence des trois secrétaires de concordat, les partici­pant·e·s ont mené des réflexions quant à leur développement personnel et à l’influence de ­ce cursus sur leur activité de cadre. Il était particulièrement réjouissant d’apprendre quels étaient les mesures et projets concrets dont les établissements pénitentiaires ont eux aussi pu tirer profit.

Le 23 septembre 2020, les chargé·e·s de cours ont tenu une réunion afin d’évaluer ensemble la manière dont ils et elles sont intervenu·e·s dans le cursus révisé ainsi que pour se préparer aux nouvelles classes

Pour les épreuves écrites de l’examen professionnel, en collaboration avec un groupe de travail composé de spécialistes de l’exécution des sanctions pénales, l’efsp a élaboré des cas pratiques tirés de l’activité professionnelle et une étude de cas axée sur les processus et activités principaux.

Des séquences vidéo ont été tournées dans la prison de Martigny avec des comédien·ne·s amateurs germanophones, francophones et italophones pour l’épreuve orale / pratique de l’examen profes­sionnel. En outre, les scénarios des simulations opérationnelles, des jeux de rôle et tous les critères d’évaluation s’y rapportant ont été définis pour cette épreuve.

Pour les candidat·e·s à l’examen professionnel supérieur correspondant au règlement révisé, le travail dirigé sur un cas pratique et les études de cas ont été préparés.

Enfin, les documents d’examen destinés aux candidat·e·s à l’examen professionnel fondé sur l’ancien règlement ont eux aussi été établis.

Trois formations bilingues en présentiel dédiées aux 52 expert·e·s d’examen nouvellement recruté·e·s et aux membres de la commission d’examen ont été réalisées en collaboration avec un spécialiste de l’Institut fédéral des hautes études en formation professionnelle (IFFP).

La session de l’examen professionnel correspondant au règlement révisé s’est déroulée en septembre, avec 154 candidat·e·s, 51 expert·e·s d’examen et six comédien·ne·s amateurs. La session d’examen conforme à l’ancien règlement (rattrapage) a été menée tout de suite après avec 20 candidat·e·s et 10 expert·e·s d’examen. Au total, 149 brevets fédéraux ont pu être décernés aux candidat·e·s ayant réussi l’examen professionnel.

Durant l’année sous revue, 36 établissements ont proposé la Formation dans l’exécution des peines (Fep), dont 13 en Suisse romande et 23 en Suisse alémanique. À la fin de l’année, il existait ainsi 818 places de formation.

Au printemps, l’établissement pénitentiaire de Sennhof a fermé, son groupe de formation Fep disparaissant par conséquent lui aussi. En octobre, les cours de la Fep ont également été suspendus dans la prison de l’aéroport de Zurich, dédiée à la détention provisoire.

En janvier, la prison cantonale de Frauenfeld a quant à elle introduit cette offre en créant deux groupes de formation.

Le nouvel établissement de Cazis Tignez ayant été achevé à la fin de l’année 2019, il lui a été possible d’ouvrir son premier groupe de formation en mars 2020. Au cours du printemps, quatre autres s’y sont ajoutés.

Le centre de réhabilitation de Lutzenberg (AR), lié à notre service spécialisé par une convention de collaboration depuis 2015, a lui aussi organisé un groupe de formation selon le concept de la Fep.

En 2020, 51 enseignant·e·s ont travaillé pour la Fep. Le total exprimé en pourcentages de poste a aug­menté pour atteindre 3040 % à la fin de l’année, l’éventail des taux d’occupation allant de 20 à 100 %. Seul·e·s quelques enseignant·e·s sont intervenu·e·s dans deux établissements à la fois.
Les en­seignant·e·s dont le taux d’occupation était faible se sont tenu·e·s à disposition pour remplacer leurs collègues en cas de longue absence (p. ex., maladie).

Cinq journées d’échange obligatoires ont été prévues pour les échanges d’expériences, la gestion de la qualité et la formation continue. Étant donné la situation sanitaire, seules quatre de ces journées ont pu avoir lieu, en janvier, en septembre et en décembre, dont une en ligne. Deux journées de formation continue facultatives ont pu être organisées séparément selon la région linguistique, en mai et en octobre 2020, dont une en ligne.

Les journées d’échange ont porté sur les sujets suivants :

• L’avenir avec le CSCSP ;
• L’intervision ;
• Les futurs thèmes de la formation continue ;
• Le plan d’études Fep : preuves de compétence / formation professionnelle / numérisation ;
• L’évaluation en formation Fep : laboratoire d’échanges ;
• L’entretien d’enquête : quels outils utiliser ?
• Jouer, pratiquer et comprendre les mathématiques en coopération ;
• La formation interne Office 365.

• Nombre total des participant·e·s recensé·e·s : 1789
• Sexe : 1634 hommes (91,3 %) et 155 femmes (8,7 %)
• Âge : âge moyen = 36,1 ans (âge médian = 34 ans), âge minimum = 16 ans, âge maximum = 84 ans.
• Régime de détention : exécution anticipée = 24,8 %, exécution normale = 59,6 %, mesures/ internement = 10,3 %, détention provisoire = 2,9 %, autres ou régime non indiqué = 2,5 %. 
• Nationalité : 105 nationalités au total (y c. CH), part de personnes détenues étrangères = 76,5 %.
• Durée de la formation Fep en mois : durée moyenne = 11,3 mois (durée médiane = 4,0 mois), durée maximale = 48 mois, durée minimale = de 1 à 3 semaines.

• Simulation du flux de patients dans l’exécution des mesures en clinique. Services psychiatriques du canton d’Argovie, clinique de psychiatrie forensique ;
• Concept d’audit des standards de qualité à l’intention des établissements pénitentiaires privés pour personnes adultes. IGAplus – Interessengemeinschaft Aussenorientierter Vollzug (groupe d’intérêts pour l’exécution tournée vers l’extérieur)
• Livre pour enfants Tim et le mystère de la patte bleue. Association Perspective Proches et Prisons ;
• Publication du résumé de la thèse « La vie en internement ». Université de Berne ;
• Vérification de l’adaptation suisse de l’instrument MQPL+ au sein de l’établissement pénitentiaire de Hindelbank (BE). Université de Berne.

• Échange entre spécialistes : Les défis de l’expulsion des détenus étrangers. Centre de psychiatrie forensique du Réseau fribourgeois de santé mentale ;
• Congrès annuel de la Conférence des médecins pénitentiaires suisses et du Forum du personnel soignant. Conférence des médecins pénitentiaires suisses.

Pour plus d'informations

L’atelier d’échanges entre chercheurs, un partage d’informations entre scientifiques menant en per­manence des activités de recherche dans le domaine des privations de liberté, a eu lieu le 24 juin 2020. Il s’agit d’une rencontre que le CSCSP organise une fois par an. Les objectifs de l’atelier : présenter des informations sur des projets de recherche, terminés ou en cours, concernant des questions liées à l’exécution des sanctions pénales et mettre en réseau le CSCSP et les représentant·e·s de hautes écoles.

Au total, dix chercheuses et chercheurs ont fait le voyage à Fribourg en juin afin d’échanger avec des collaboratrices et collaborateurs du CSCSP à propos de leurs projets. Regula Fierzwengert en faisait partie : à cette occasion, la collaboratrice de l’unité Exécution des peines et mesures de l’Office fédéral de la justice a décrit l’instrument d’encouragement essentiel que sont les projets pilotes de cet office.