Domaine Formation
Le domaine Formation a été en mesure de fournir toutes ses prestations avec la qualité habituelle attendue par ses usagers, à savoir : la formation dispensée dans les institutions de privation de liberté, et les programmes de formation destinés aux collaboratrices et collaborateurs du domaine de l’exécution des sanctions pénales à Fribourg. Conjointement avec les chargé·e·s de cours, et en collaboration avec les institutions, la transmission des compétences opérationnelles a été renforcée. Le développement des projets, tout comme la conduite et la réalisation des examens et des cérémonies de promotion, s’est déroulé avec succès. Tout le travail administratif effectué en coulisses y a fortement contribué. Dans l’ensemble, le domaine Formation a réussi à fournir des prestations de grande qualité durant l’année sous revue, et ce, grâce à un engagement sans faille, et malgré des conditions parfois difficiles.
L’année 2023 a de nouveau montré à quel point il est important de proposer de nouvelles prestations au vu de notre objectif final : préparer les personnes privées de liberté à leur réinsertion dans la société. Et il faut admettre que, aujourd’hui plus que jamais, c’est la transformation numérique du monde autour de nous qui fait avancer cet objectif : avec la stratégie numérique 2030 dans le domaine de l’exécution des sanctions pénales (https://strategienumerique.ccspc.ch/), le CSCSP dispose depuis avril 2023 d’un cadre de référence à cet effet. Depuis mai 2023, dans le cadre d’un projet pilote, nous avons commencé à introduire des tablettes dans les institutions, avant d’en déployer dans la Formation de base à partir d’août. Ce changement de paradigme suscitait - et suscite toujours - des peurs et incertitudes, mais rien ne peut arrêter l’évolution de la société : par conséquent, nous devons prendre ces appréhensions au sérieux et proposer un soutien sur ces points. Par ailleurs, nombre d’autres initiatives ont vu le jour pour augmenter la qualité de nos prestations. L’administration du domaine Formation se trouve en phase de réorganisation afin de faire peau neuve en 2024. Le but annoncé est d’échanger les expériences avec la pratique, d’apprendre les un·e·s des autres et de développer ensemble ses compétences, avec pour devise : « c’est ensemble que nous devenons tou·te·s meilleur·e·s ! ».
Formation de base
Au total, 157 participant·e·s à la Formation de base 2021-2023 ont pu recevoir leur attestation
de formation en été.
Cette volée a profité des nouveautés suivantes concernant les deux derniers blocs de formation :
- L’intervention d’un imam et l’organisation d’une improvisation théâtrale avec des comédien·ne·s professionnel·le·s sont venus compléter la thématique de l’accompagnement des personnes détenues d’origine étrangère, tandis que le cours sur la résilience a été remanié par une entreprise spécialisée en la matière.
- Un récapitulatif général des sujets d’apprentissage de la Formation de base a eu lieu à la fin de la formation. En collaboration avec la commission d’examen, le département a également conduit un examen blanc, écrit et pratique (sous forme de parcours).
- Durant les cours, les participant·e·s ont testé, en français et en italien, les conversations numériques avec un avatar sur « Dialogue Trainer », concernant le thème de la prévention du suicide. À long terme, le but est que ce « Dialogue Trainer » soit mis à la disposition d’un large public cible et que les agent·e·s de détention s’exercent à évaluer correctement le risque de suicide en posant les questions appropriées.
En 2023, une première journée a également été organisée à l’intention des chargé·e·s de cours, pour les sensibiliser à la question de l’évolution de la Formation de base et pour leur fournir des instruments leur permettant de réagir à d’éventuels comportements difficiles de la part de participant·e·s.
En été, 178 participant·e·s venant de l’ensemble de la Suisse ont entamé le cycle de formation 2023-2025 avec dix nouvelles classes en présentiel à Fribourg. Elles et ils ont reçu pour la première fois un iPad pour les cours. À partir de 2023, sur ces dix classes, six suivent les cours en langue allemande, et quatre, en langue française ou italienne. En automne 2023, 169 participant·e·s à la Formation de base 2022-2024 sont venu·e·s à Fribourg pour leur deuxième année de formation.
Ces participant·e·s ont profité des changements suivants :
- Les offres d’apprentissage numérique ont été étendues : tou·te·s les participant·e·s à la Formation de base ont désormais accès à des offres d’apprentissage et applications de quiz en ligne spécifiquement développées pour cette formation.
- Le lien entre pratique et formation de base a été consolidé, et davantage de temps a été prévu pour les mises en situation. Par conséquent, une partie du cours « Contrôles » a été adaptée et contient désormais des exercices pratiques également.
- Des films et photos mis à jour sont actuellement disponibles pour les analyses et exercices pratiques afin d’approfondir le sujet. Des vidéos sur l’entretien motivationnel ont notamment été tournées pour le cours « Organisation et accompagnement socioéducatifs au quotidien ». Une nouvelle série de vidéos a également été tournée pour le cours « Sécurité dynamique » concernant l’attitude et le comportement des professionnel·le·s. Un exercice destiné au cours « Observation, appréciation des faits et rapport » a donné l’occasion de montrer des photos réalistes. Ainsi, les participant·e·s ont eu la possibilité d’approfondir leur compréhension du sujet au vu des éléments de la réalité quotidienne.
Formation de cadres
En janvier 2023, 18 cadres venant d’autant d’établissements différents parmi les trois concordats ont commencé la Formation de cadres en langue allemande (FA23-24). En février 2023, nous avons eu le plaisir d’accueillir 16 cadres du Concordat latin au sein du cursus francophone CAD23-24, dont, pour la première fois, un représentant de la Suisse italienne.
C’est avec intérêt et engagement que les participant·e·s se sont confronté·e·s à des tâches et outils de management divers dans le cadre du premier module. Elles et ils ont analysé leur propre comportement en tant que cadre, amélioré leur compétence à se présenter en public, planifié un projet dans leur institution et élargi leurs connaissances et compétences en matière de communication, de finances, de relations publiques et de gestion des processus.
De plus, à la demande des participant·e·s, un événement supplémentaire a été organisé en ligne pour montrer comment les outils numériques peuvent soutenir l’apprentissage et le travail de management.
Le deuxième module s’est concentré sur la conduite du personnel. Après une journée d’initiation concernant les bases juridiques, le programme a porté sur le recrutement, l’introduction et le développement des collaboratrices et collaborateurs, le développement d’équipe, les entretiens d’évaluation et la gestion de la santé.
Puis, les participant∙e∙s ont pu approfondir un ou plusieurs aspects de la conduite du personnel dans le cadre d’un stage de management au sein d’une autre institution. À cet effet, elles et ils ont planifié un programme de stage pour un·e collègue, qui prévoyait : des entretiens avec des personnes de différents échelons hiérarchiques, la participation à des réunions et un jobshadowing.
Au début de leur deuxième année de formation, les 16 participant·e·s au cursus précédent (FA22-23) ont présenté les principales conclusions tirées de leurs stages. Pour la première fois, leurs supérieur·e·s hiérarchiques ont également été invité·e·s à leur court exposé, en plus des collaboratrices et collaborateurs du CSCSP.
Durant les deux modules suivants, les participant·e·s se sont penché·e·s sur les aspects centraux et les évolutions actuelles du domaine de la sécurité et de l’organisation de l’exécution au quotidien. L’enseignement a davantage mis en lumière les exigences relatives à la détention avant jugement que les années précédentes, abordant également le projet pilote correspondant ainsi que les recommandations de la CCDJP.
Désormais, un support dédié à la gestion des places de détention est également à la disposition des participant·e·s à la Formation de cadres. Celui-ci expose les critères de placement pertinents, les bases juridiques concernées et les pratiques prometteuses sur la question.
La classe FA22-23 a terminé sa formation en novembre : il s’agissait du premier cycle de formation à pouvoir être entièrement mené en présentiel depuis la révision de la Formation de cadres. Pour autant, ces participant·e·s ont également profité des évolutions et enseignements liés à la pandémie. Par exemple, des spécialistes se sont connecté·e·s durant le cours pour effectuer de brèves interventions en direct par vidéoconférence, et un participant alité a même pu, depuis son domicile, prendre activement part à la formation, y compris aux travaux de groupe.
Formation continue
En 2023 également, le sujet de la « sécurité dynamique » a été un élément essentiel de l’offre de formation continue. Ainsi, la version espagnole de cet e-learning a été réalisée en collaboration avec l’ONUDC au début de l’année. Depuis lors, celle-ci a été utilisée à des fins de formation au Panama, étant également à disposition sur le site Internet du CSCSP. Le canton de Zurich a lui aussi décidé de former l’ensemble de son personnel à la sécurité dynamique. En 2023, le CSCSP a organisé 20 cours supplémentaires pour le Justizvollzug und Wiedereingliederung (Office de l’exécution judiciaire et de la réinsertion de Zurich), dans les locaux de celui-ci. Parallèlement, les cours en présentiel sur la sécurité dynamique ont également bénéficié d’une popularité croissante en Suisse romande.
En 2023, pour la première fois, le CSCSP a lancé une offre de cours en blended learning sur le thème de la gestion des conflits. Cette formation se compose d’une partie d’autoapprentissage, durant laquelle les participant·e·s travaillent sur un e-learning, et d’une séquence en ligne servant à se familiariser avec les questions abordées et à les clarifier. Le cours se conclut sur une journée en présentiel, portant sur des cas pratiques concrets vécus par les participant·e·s.
Une autre première était à signaler : en octobre, le CSCSP a pu mener le cours test « Cultures et Religions ». Il a développé cette formation d’une journée en collaboration avec la Maison des religions à Berne, l’objectif étant que le personnel gagne en confiance dans sa relation avec les personnes détenues issues de cultures et de religions différentes. Des cours supplémentaires sont prévus pour 2024 et 2025.
Participant·e·s au cours test « Cultures et religions » à la Maison des religions de Berne
Formation dans l’exécution des peines (Fep)
De nombreuses places de formation Fep ont de nouveau pu être proposées en 2023 : au total, un nombre mensuel allant jusqu’à 960 personnes détenues a bénéficié de cet enseignement au sein de 40 institutions de privation de liberté (dont 15 en Suisse romande et 25 en Suisse alémanique), soit 169 groupes de formation par mois.
Enseignant·e·s
En 2023, 57 enseignant·e·s ont travaillé pour la Fep. Le total exprimé en pourcentages de poste a augmenté pour atteindre 3380 % à la fin de l’année, l’éventail des taux d’occupation allant de 20 à 100 %.
Journées de formation continue et d’échange destinées aux enseignant·e·s
Outre des formations continues individuelles, deux journées d’échange régionales ont eu lieu en Suisse alémanique, ainsi que deux en Suisse romande ; de plus, trois journées d’échange nationales ont été organisées. Le sujet de la numérisation était au centre de ces événements.
Données sur les participant·e·s à la formation Fep
- Nombre total des participant·e·s recensé·e·s en 2023 : 2469
- Genre : 2269 hommes (= 91,9 %) et 200 femmes (= 8,1 %)
- Âge moyen = 36 ans, âge minimum = 17 ans, âge maximum = 81 ans
- Régime de détention : détention avant jugement = 11,5 %, exécution anticipée = 22,6 %, exécution ordinaire = 49,5 %, exécution de mesure et internement = 7,3 %, autres ou régime non indiqué = 9,1 %
- Nationalité : 109 nationalités au total (y c. CH), part de personnes détenues venant de Suisse = 21,1 %, part de personnes étrangères = 78,9 %
- Durée de la formation Fep en mois : durée moyenne = 10,4 mois, durée maximale = 84 mois, durée minimale = de 1 à 3 semaines
Réorganisation du service spécialisé Formation dans l’exécution des peines (Fep)
En 2023, les nouvelles arrivées ont été nombreuses au sein du service spécialisé Fep.
Une nouvelle et trois nouveaux coresponsables de secteur
Deux responsables de secteur sont partis à la retraite ; le service spécialisé Fep les a remplacés par quatre coresponsables de secteur, dont deux travaillaient déjà en tant qu’enseignants Fep. Ainsi, désormais, les deux secteurs Fep de Suisse alémanique sont eux aussi gérés par un binôme.
Simultanément aux postes de responsable de secteur, le service a également pu pourvoir la fonction nouvellement créée de « collaboratrice scientifique Fep ». Parallèlement, deux collaboratrices jusqu’ici rattachées à la Fep ont quitté celle-ci pour intégrer les départements Administration de la formation et Ressources humaines.
Nouvelle responsable Formation dans l’exécution des peines
Daniel Benda ayant assumé avec succès la direction par intérim du service pendant près d’une année, Barbara Schürch l’a remplacé en août 2023 en tant que nouvelle responsable du service. En novembre 2023, il a finalement été possible d’attribuer également le poste de « chef·fe de projet Formation numérique dans l’exécution des peines » (entrée en fonction : janvier 2024).
À la fin de l’année, les nouvelles recrues et le groupe existant s’étaient parfaitement ajustés les uns aux autres au sein du service Fep. L’équipe, comptant neuf nouvelles personnes, est désormais en bonne place pour gérer les défis à venir avec compétence et professionnalisme.
Secrétariat « Examens »
C’est avec une séance de lancement à la Maison des religions de Berne qu’en début d’année, le Comité de l’Organe responsable [efsp] a entamé son processus de travail sur l’orientation stratégique pour la période de prestations 2026-2029.
Pendant l’année 2023, l’Organe responsable [efsp] s’est concentré sur sa mission de base, à savoir les « examens » ; il a conduit l’examen professionnel supérieur à la mi-mars, et l’examen professionnel en août et septembre.
- En mars, 26 candidat·e·s se sont présenté·e·s à l’examen professionnel supérieur au Centre Loewenberg de Morat, sous la surveillance de la commission d’assurance qualité. Le 14 juin, les 22 expert·e·s fraîchement diplômé·e·s ont reçu leur diplôme fédéral dans la salle Grenette du restaurant Punkt à Fribourg, avant de trinquer à leur avenir avec l’ensemble des invité·e·s autour d’un cocktail dînatoire.
- De fin août à mi-septembre, la commission d’examen a fait passer l’examen professionnel à la BCF-Arena de Fribourg et à l’hôtel Holiday Inn de Berne Westside. Sur les 175 candidat·e·s à l’examen professionnel, 162 l’ont réussi et ont pu célébrer cette étape clé de leur carrière le 1er décembre dans l’aula de l’Université de Fribourg, accompagné·e·s de leurs invité·e·s, à l’occasion de la remise de leur brevet fédéral d’agent·e de détention.
Pour la première fois, l’Organe responsable [efsp] a organisé un événement de réseautage pour ses mandataires. La rencontre s’est déroulée à l’établissement de Lenzbourg, proposant à l’ensemble des parties prenantes une plateforme adéquate pour discuter de la collaboration et des orientations communes.
Cérémonie de remise de brevet 2023 des nouvelles et nouveaux agent·e·s de détention à l’aula de l’Université de Fribourg
Cérémonie de remise de diplôme 2023 des nouvelles et nouveaux expert·e·s en management des privations de liberté à la salle Grenette de Fribourg
Secrétariat Electronic Monitoring (EM)
L’association EM prévoyait de mettre en service le nouveau système de surveillance électronique commun à l’ensemble du pays au 1er janvier 2023.
Une procédure de recours d’environ deux ans a pu se terminer le 13 novembre 2023. La décision d’attribution à Buddi Ltd. est entrée en force, permettant ainsi au projet de redémarrer. L’objectif est que, d’ici le 1er janvier 2025, la nouvelle technologie de Buddi Ltd. soit entièrement introduite dans les cantons.
En outre, l’association EM assure pour la CCDJP la coordination des projets pilotes relevant du champ d’application de la violence domestique. L’Université de Berne a été chargée d’accompagner ces projets pilotes sur le plan scientifique, puis de faire part de ses constats aux cantons.
Dossier santé
La santé en privation de liberté fait partie des thématiques prioritaires du CSCSP. Au cours des dernières années, en collaboration avec des partenaires de travail issu·e·s de la pratique, le CSCSP a élaboré divers documents pouvant être utiles au quotidien (p. ex., le manuel Prise en charge psychiatrique dans le cadre de la privation de liberté, le document-cadre et les notices sur la médication ou l’entretien à mener lors de l’admission en détention, ainsi que les e-learnings). L’ensemble de cette documentation est disponible en ligne sur notre site. Désormais, le centre de compétences la propose également en version imprimée, sous la forme d’un « dossier santé » préparé dans une présentation agréable, que les praticien∙ne∙s peuvent se procurer à tout moment, en allemand ou en français, sur commande auprès du CSCSP.
La version complète du dossier Santé du CSCSP peut nous être commandée au format papier à l’adresse : health@cscsp.ch
Atelier d’échanges entre chercheurs
Le 12 juin 2023, le CSCSP a organisé son atelier annuel d’échanges entre chercheurs. L’événement vise à favoriser les partages entre chercheuses et chercheurs du domaine de l’exécution des sanctions pénales. Réuni·e·s dans les locaux de l’Université de Berne, 20 chercheuses et chercheurs venant de la Suisse entière ont fait le compte rendu de leurs travaux et projets de recherche, présents et futurs, lesquels couvrent l’ensemble du spectre de ce domaine. Outre les présentations des activités du CSCSP, l’une des priorités de la recherche était la préparation des personnes détenues sans droit de séjour en Suisse au retour dans leur pays d’origine. Les exposés et discussions ont également porté sur la gestion des événements critiques, la santé psychique, les besoins des enfants dont un parent se trouve en privation de liberté et l’importance du travail social en exécution des sanctions. Les récentes conclusions d’une étude sur les questions de genre ont également suscité beaucoup d’intérêt. En plus de permettre des échanges professionnels, l’atelier a également donné aux participant·e·s l’occasion d’entretenir et d’étoffer leur réseau personnel.
Soutien aux échanges et aux projets
Le CSCSP soutient les échanges entre spécialistes et le développement de projets innovants par l’intermédiaire de deux instruments d’encouragement. Lorsqu’il approuve un projet ou un échange, le CSCSP peut accorder jusqu’à deux tranches d’au plus 8000 CHF aux personnes l’ayant proposé. Il est possible de déposer des demandes de soutien chaque semestre, avec un délai de soumission au 31 mars et au 30 septembre.
En 2023, le centre de compétences a soutenu les projets suivants :
- Verein Rechtsberatung im Freiheitsentzug (RIF) : Rechtsberatung für Menschen im Freiheitsentzug und ihre Angehörigen ;
- Swiss HepFree in Prisons Programme (SHiPP) ;
- Commission latine de probation, p.a. Fondation Vaudoise de probation : L’approche de la désistance au sein du système de justice pénale en Suisse.
Demandes approuvées pour des échanges entre spécialistes en 2023 :
- Forum du personnel soignant des établissements de détention en Suisse : 1. PflegeSymposium im Strafvollzug und der Forensik
- Bewährungshilfe St. Gallen : Romanshorner Tagung
- Institut für Delinquenz und Kriminalprävention de la ZHAW : colloque « Sanktionenvollzug »
- JVA Pöschwies et Église réformée du canton de Zurich : Berufliche Schweigepflicht in der Gefängnisseelsorge
- CMPS : congrès annuel de la Conférence des médecins pénitentiaires suisses et du Forum du personnel soignant
- Représentation au sein de la Conférence européenne pour la promotion de la santé en prison : Le principe d’équivalence dans les faits
Update Détention et probation : connaissances spécialisées et meilleures pratiques, de Suisse et d’ailleurs
Sur son site Internet comme dans sa newsletter, le CSCSP, sous le titre « Update Détention et probation », publie des nouvelles, des débats entre spécialistes et des contenus qui préoccupent la pratique. En 2023, nous avons par exemple assisté à un exercice de sécurité mené à la Prison de la Croisée à Orbe, dans le canton de Vaud. Nous avons présenté nos conclusions sur les mesures nécessaires afin que le système de privation de liberté puisse satisfaire au critère d’égalité des chances en matière de santé. Un de nos « updates » a également abordé les nouvelles solutions à envisager face à la surpopulation des institutions de privation de liberté.
Extrait des recommandations du CPT
En juin 2022, le Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants (CPT) a publié le rapport relatif à sa dernière visite en Suisse. Dans le cadre de cette visite, il s’est rendu dans sept cantons pour y examiner le traitement des personnes se trouvant en attestation provisoire dans des locaux de police ou détenues dans des établissements de privation de liberté, des institutions psychiatriques ou des centres de détention administrative en application du droit des étrangers. Les rapports du CPT sont détaillés, traitent les sujets les plus variés et présentent de nombreuses recommandations.
En coopération avec l’Office fédéral de la justice, en 2023, le CSCSP a rédigé un document dans lequel il a repris et remanié certains points importants du rapport. Cet extrait des recommandations s’adresse en premier lieu aux services pénitentiaires cantonaux et porte sur des aspects d’ordre pratique. Les recommandations clés concernent les fouilles, l’isolement, la prise en charge médicale, les conditions de détention, la détention avant jugement et l’encadrement des personnes en mesure thérapeutique institutionnelle ou en internement. Chaque recommandation cite les normes et dispositions de soft law relatives au point concerné.
Groupe d’expert·e·s Sécurité et sûreté
Le groupe d’expert·e·s Sécurité et sûreté a été fondé en 2023, en collaboration avec la Conférence des chefs des services pénitentiaires cantonaux (CCSPC) et la Fédération des établissements de privation de liberté (FES). Il sert d’interlocuteur aux praticien·ne·s en cas de questions quant aux concepts de sécurité et de protection en détention. De plus, il gère la vaste collection documentaire du CSCSP à ce sujet. Les concepts sont à la disposition des organisations de terrain sur demande.
Une des premières fonctions du groupe d’expert·e·s consistera à conseiller le CSCSP concernant son manuel sur les fouilles (dont la rédaction est prévue d’ici fin 2024). Cet ouvrage présentera des informations à la fois sur les principes fondamentaux et sur les processus de base d’une fouille. Les praticien·ne·s peuvent mettre ces enseignements en application et les adapter aux spécificités de leur institution. La formation du CSCSP aborde également ces contenus afin de garantir l’actualité, la qualité et la cohérence des pratiques dans ce domaine thématique important.
Visite du CSCSP auprès des cantons
Au cours de l’année 2022 et au début de l’année 2023, le directeur du CSCSP Patrick Cotti a rendu visite à 21 responsables des services pénitentiaires cantonaux au total. Son objectif était de savoir quelle expérience concrète les cantons font, dans la pratique, des prestations fournies par le CSCSP. Ces échanges se sont appuyés sur un guide structuré.
Les retours formulés, parfois très différents (selon la taille des cantons et des organisations du domaine des privations de liberté, dont les cultures et spécificités sont diverses en raison du fédéralisme), ont été synthétisés à l’intention de la Conférence des chefs des services pénitentiaires cantonaux. Les prochaines étapes de développement des services du CSCSP nécessiteront d’approfondir quatre champs thématiques.
Quatre champs thématiques définis
- Lien plus direct entre les offres de formation existant sur place, dans la pratique, et les offres de formation du CSCSP
- Création de nouveaux formats pour la formation continue et les échanges spécialisés des collaboratrices et collaborateurs du domaine des privations de liberté
- Perfectionnement des offres de formation pour les personnes détenues, grâce aux nouvelles possibilités numériques qu’ouvre une plateforme d’apprentissage et de connaissances (« smartPrison »), et augmentation des effectifs du groupe intéressé
- Développement du monitorage et des aides de planification stratégique pour les responsables hiérarchiques
Les cantons et le personnel du CSCSP soutiennent conjointement une étroite mise en relation entre la pratique existant sur le terrain et les plateformes de formation et de connaissances du CSCSP. L’objectif commun est d’aboutir à un système de privation de liberté moderne et ciblé.
Réseaux
Le travail consistant à entretenir et renforcer nos partenariats nationaux et internationaux est essentiel, à la fois pour garantir que notre offre de formation soit à jour et pour assurer les échanges spécialisés entre professions. C’est dans cet esprit qu’en 2023, le CSCSP a intensifié différents contacts.
Des relations dans toute l’Europe
En plus d’assister à la conférence annuelle du réseau EPTA (European Prison Training Academies ou Réseau européen des centres de formation des personnels pénitentiaires), nous avons eu des contacts et participé à différentes rencontres avec nos homologues des pays germanophones (Allemagne et Autriche). Conjointement avec une délégation du Concordat latin sur la détention pénale des adultes, le CSCSP a en particulier pu organiser une visite à l’ÉNAP (École nationale d’administration pénitentiaire), en France, afin de consolider la collaboration avec cette institution. En outre, sur invitation de l’administration pénitentiaire française, le CSCSP a pris part en automne à un séminaire international dans le sud de la France, lequel portait sur la lutte contre les violences en milieu pénitentiaire (violence contre le personnel, violence contre les personnes détenues) ; à cette occasion, il a contribué à un exposé sur l’importance du concept de sécurité dynamique à des fins de prévention de la violence.
Le CSCSP a activement participé au 3e symposium international de recherche correctionnelle (Correctional Research Symposium) organisé par EuroPris (European Organisation of Prison and Correctional Services) et l’ICPA (International Corrections and Prisons Association), où il a pu présenter son projet sur les personnes étrangères sans droit de séjour, lequel a suscité un vif intérêt. Parmi les autres faits marquants, citons la participation au cours d’été de la CJPE (Criminal Justice Platform Europe) à Barcelone sur la santé psychique en milieu pénitentiaire ; la première rencontre de ce que l’on appelle les « liaison officers » organisée par EuroPris, qui a eu lieu à Dublin et a été organisée pour les États membres ; ou la participation au webinaire d’EuroPris sur la soft law, durant lequel le CSCSP a pu présenter sa nouvelle vue d’ensemble sur la question.
Collaboration avec des organisations en Suisse
En Suisse, en coopération avec la Conférence des médecins pénitentiaires suisses (CMPS), le CSCSP a apporté un soutien à l’organisation de la 12e Conférence européenne pour la promotion de la santé en prison. Celle-ci concernait le principe d’équivalence en détention et a eu lieu en parallèle de la consultation fédérale relative à l’extension de l’obligation LAMal (personnes détenues sans assurance maladie). Le centre de compétences a également pu renforcer sa collaboration avec la Maison des religions, dans le but de pouvoir proposer des cours de formation continue sur la gestion de l’interculturalité dans le domaine des privations de liberté.
Une délégation suisse (CSCSP / Concordat latin) en visite à l’ÉNAP, 27 novembre 2023
Publications en ligne
Nos publications peuvent être consultées en ligne. Elles sont présentées dans une bibliothèque et peuvent être facilement ouvertes, téléchargées, partagées ou imprimées.